À la tradition politique moderne, qui érige ses théories sur un individu délié et indépendant, Maurras oppose plutôt une anthropologie réaliste, fondée sur les lois et l’expérience de l’histoire. Il ne s’agit pourtant pas à ses yeux d’enfermer chaque homme dans ses déterminismes sociaux et familiaux ; sa démarche consiste plutôt à rappeler les lois du monde et de la société afin d’en tirer plus de profits. Les révolutionnaires qui ont la rage de faire table rase et de reconstruire le monde sur des bases qu’ils auraient eux-mêmes librement inventées sont condamnés à l’échec, comme le serait un maçon qui, méprisant les lois de la gravité, voudrait construire le toit d’une maison avant d’en finir avec les murs et les fondations. A l’inverse, un homme politique connaitra bien davantage de succès s’il se met d’abord à l’écoute des lois de la Nature : « Dès que l’homme se met à travailler avec la Nature, l’effort est allégé et comme partagé. Le mouvement reprend tout seul », commente Maurras. Il appartient donc d’en finir avec les chimères égalitaires.
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