La Russie est une nation qui se trouve à la croisée de l’Orient et de l’Occident. Par sa formation spirituelle, c’est un peuple oriental, c’est l’Orient chrétien, mais c’est un peuple qui a subi très fortement l’empreinte de l’Occident, du moins dans ses classes cultivées. L’âme russe est ainsi une âme tourmentée, observe Berdiaev, entre ses éléments orientaux et occidentaux, mais aussi entre un paganisme naturel dionysiaque d’une part, et un ascétisme orthodoxe hérité de Byzance d’autre part. Sa formation religieuse l’a en effet marquée de traits particuliers : ascétisme, dogmatisme, faculté de supporter la souffrance et le sacrifice au nom d’une foi, quelle qu’elle soit, et enfin, le goût du transcendant, qui tantôt s’exprime dans la croyance en l’éternité dans l’autre monde, tantôt en un avenir parfait réalisé dans ce monde-ci, « car l’énergie religieuse de l’âme russe comporte parfois une aspiration vers des buts qui ne sont pas des buts religieux, par exemple vers les perspectives sociales. » Quelles que soient les causes pour lesquelles ils se battent, les Russes restent marqués par l’Orthodoxie.
Ce contenu est réservé aux abonnés.
Débloquez ce podcast et
toute la bibliothèque IdéoChoc
Un concentré des meilleures idées en 25 min
Écoutez sans contrainte, où que vous soyez
Affûtez votre esprit avec des analyses percutantes